Jérôme Giller, Découvrir la ligne, Performance (Chicoutimi, 2023). Photo Jérôme Giller
Jérôme Giller, Boréalis, Dessin, 2023. Photo Jérôme Giller
Jérôme Giller @Bang. Photo Bang

Jérôme Giller au Centre Bang

Dans le cadre d’un partenariat entre le BPS22 et le CALQ (Conseil des Arts et des Lettres du Québec), l’artiste Jérôme Giller est en résidence, de janvier à avril 2023, au Centre d’art actuel Bang, à Saguenay (Québec). L’occasion, pour cet artiste plasticien, de confronter sa pratique de l’exploration de territoires à un élément per­tur­ba­teur, dis­sim­u­la­teur et révélateur : la neige.

Artiste plasticien, marcheur

Jérôme Giller s’intéresse aux traces et aux empreintes laissées par les humains et les sociétés dans le paysage. Depuis 2010, il mène une réflexion sur les territoires urbains et périurbains en utilisant la marche à pied comme méthode et outil de création artistique. 

Jérôme Giller est un artiste marcheur qui arpente des territoires choisis et procède de la sorte à leur intel­lec­tu­al­i­sa­tion physique et poétique, le corps du marcheur devenant une unité de mesure concrète et sensible. Ses œuvres s’élaborent dans le réel sous forme de per­for­mances, d’occupations temporaires d’espaces, d’actions furtives, de prélève­ments, etc. Sa pratique se veut souvent par­tic­i­pa­tive et col­lab­o­ra­tive ; l’artiste invite donc le public à marcher avec lui et s’appuie sur les savoirs et les savoir-faire des personnes qu’il rencontre pour développer ses œuvres, ses actions. C’est ensuite à travers la création de documents d’archives, de dessins, de textes, de vidéos et de pho­togra­phies que l’artiste rend compte de sa présence, des gestes posés et du regard porté sur les territoires parcourus.

Territoire enneigé

En cet hiver 2023, le défi que pose le climat hivernal à cet artiste explorateur est de taille. La neige sculpte le paysage et agit para­doxale­ment comme un élément révélateur et dis­sim­u­la­teur à la fois. La neige isole et révèle d’autant mieux tout élément vertical qui n’est pas blanc et garde un temps les empreintes d’un passage ou d’une action. Mais la neige recouvre, cache et arrache au regard toute une partie du paysage humain pour en révéler une autre, plus immaculée. 

La neige est le fil d’Ariane de sa résidence. Elle lui permet de détricoter et retisser le territoire et les paysages. Relier, tracer, car­togra­phi­er, révéler des (nouvelles) géographies. Porter son regard sur les envi­ron­nements et sur les espaces, le temps et les cycles de vie à Chicoutimi et y ancrer une partie de soi… Entrer en relation avec le territoire de Chicoutimi en faisant des choses qui a priori ne mènent à rien, mais qui témoignent d’une coprésence” (Jérôme Giller).

Jérôme Giller est né en 1973. Il vit et travaille à Bruxelles depuis 2003. 

Retrouvez Jérôme Giller ici.