De 1993 à 1998, Susanne Bürner étudie à l’Université d’Art de Design de Karlsruhe (DE) et poursuit sa formation par un master en Beaux-Arts au sein de l’Université de Californie à Los Angeles (US). L’artiste, au travers de ses films et photographies, interroge la perception que l’on a de la réalité. Dans ses œuvres, elle instaure un doute et une étrangeté en recourant régulièrement à l’effacement partial ou total du sujet principal. Elle accorde ainsi une grande importance à ce qui se déroule – ou à ce que l’on peut imaginer – hors-cadre.
L’oscillation entre le vrai et le faux est un élément avec lequel l’artiste joue constamment en proposant notamment des fictions à partir de la réalité. Ses références proviennent de la littérature, du cinéma auquel elle empreinte des trucages, et à l’architecture dans la manière dont elle agence les espaces et rend une atmosphère. Cette dernière est étoffée par le rôle donné à la bande-son (confiée à des compositeurs) qui immerge en profondeur le spectateur dans les scènes du film.
Le livre d’artiste occupe une place à part entière dans la pratique de Susanne Bürner. Considéré non comme une illustration d’un travail mais comme un objet artistique en soi, il permet à l’artiste de révéler les potentialités liées à l’impression. Dans Vanishing Points (2006), elle questionne la matérialité des images tout en proposant des pistes afin de tenter de devenir clandestin au sein de la société américaine. Autre exemple : en 2013, pour Euville, elle retrace l’histoire des anciennes carrières lorraines en s’inspirant des ouvrages d’histoire de l’art des années 1950-1960.
