Candice Breitz, Off Voices (vue d'exposition), 2025, BPS22. Photo Alexey Shlyk.
Candice Breitz, Digest (détail), cassettes vidéo dans leur étui en polypropylène, papier, peinture acrylique, 2020. Photo Saverio Cantoni.
Candice Breitz, TLDR (capture d'écran), 2017. Courtesy Goodman Gallery London
Candice Breitz, "TLDR" (accessoires de tournage), 2017, installation vidéo à 13 canaux. Commandité par B3 Biennial of the Moving Image, Frankfurt Courtesy : Goodman Gallery (London) + KOW (Berlin). Photo Alexey Shlyk

Candice Breitz

OFF VOICES

Exposition

De février à mai, le BPS22 accueille Candice Breitz (ZAF, 1972) avec OFF VOICES, sa première exposition personnelle en Belgique. L’artiste, originaire de Johan­nes­burg, investit l’in­té­gral­ité du musée avec un ensemble d’œuvres explorant le culte des célébrités, l’omniprésence des médias sociaux et les systèmes de privilèges de la blanchité en tant qu’instruments rivalisant pour capter notre attention.

Connue pour ses instal­la­tions vidéos multicanal et ses pho­togra­phies, Candice Breitz travaille avec les langages de la culture de masse afin de mettre en exergue l’emprise qu’ils exercent sur notre perception du réel et sur notre empathie envers nos con­tem­po­rains. Par le biais du collage, du montage, de la frag­men­ta­tion et du détourne­ment, puisant abondamment dans le répertoire visuel et sonore de la culture dite populaire”, elle scrute la manière dont les médias contrôlent et rivalisent de stratégies pour capturer notre attention au sein d’un marché de l’information qui fétichise la célébrité et se nourrit de diver­tisse­ment. Son art évoque alors les dangers de la dés­in­for­ma­tion à une époque où nos récits sont façonnés par des algorithmes, rythmés par nos clics et nos com­men­taires sur les réseaux sociaux, détachés des réalités pressantes du monde.

Depuis ses premiers collages (Ghost series, 1994-96) dénonçant les stéréotypes raciaux et de genre jusqu’à sa dernière instal­la­tion détournant 1001 pochettes de cassettes vidéo VHS (Digest, 2019) en passant par sa fresque sur les luttes d’une communauté de tra­vailleuses du sexe du Cap (TLDR, 2017), Candice Breitz élabore des œuvres au contenu incisif, ancrées dans ses racines sud-africaines et ayant une résonance mondiale. Ses productions artistiques, com­mu­nau­taires et col­lab­o­ra­tives, s’engagent dans des débats politiques con­tem­po­rains (féminisme, supré­ma­tisme blanc, capitalisme de l’industrie culturelle, dés­in­for­ma­tion, etc.) et remettent en question les discours médiatiques. Dans un envi­ron­nement qui privilégie la célébrité au détriment des expériences réelles, qui a droit à la parole ? Quelles voix sommes-nous prêts à écouter dans un monde saturé de médias ? Notre besoin de nous divertir nuit-il à notre capacité à prêter attention ? Ainsi, les œuvres rassemblées dans son exposition au BPS22 posent l’importance du rôle de la narration dans la con­struc­tion des identités et de la réalité vécue, tout en offrant la possibilité de futures réalités alternatives.

Chargement en cours...

Biographie de l’artiste

Candice Breitz est née en 1972 à Johan­nes­burg, en Afrique du Sud, à l’époque de l’Apartheid. Après avoir étudié les Beaux-Arts à l’Université de Wit­wa­ter­srand, elle décide de partir aux États-Unis afin de poursuivre une formation en histoire de l’art à l’Université de Chicago, puis à l’Université Columbia, à New York City, où elle obtient un doctorat en histoire de l’art. Vivant et travaillant désormais à Berlin, elle a enseigné au sein de la Haute École d’arts plastiques de Brunswick, de 2007 à 2024. Reconnue inter­na­tionale­ment, l’œuvre de Candice Breitz a fait l’objet de multiples expositions, notamment au Castello di Rivoli à Turin et au Palais de Tokyo en 2005, au San Francisco Museum of Modern Art en 2009, ainsi qu’à la Kunsthaus de Bregenz en 2010. En 2017, Candice Breitz a représenté l’Afrique du Sud, avec Mohau Modisakeng, à la 57e Biennale de Venise. En 2021, elle présente l’exposition I’m Your Man (A Portrait of Leonard Cohen) au Con­tem­po­rary Jewish Museum à San Francisco. En 2022, son travail fait l’objet d’une importante exposition à la Fondation d’Arts Visuels de Modène, Never Ending Stories, avec des instal­la­tions récentes telles que Love Story (2016), Digest et Labor (2020).

Présentée du 1ᵉʳ février au 11 mai 2025 à Charleroi (BE), cette exposition au BPS22 est son premier solo show en Belgique.

Grande Halle et Salle Pierre Dupont
Commissaire
: Dorothée Duvivier
Exposition du 01.02 au 11.05.2025
Vernissage le 31.01.2025 dès 19:00