Françoise Parfait, Botanica Entropica, vue de l'exposition "Une expérience collective", SUSPENDED SPACES, BPS22, 2018. Photo : Leslie Artamonow

 Françoise Parfait, Botanica Entropica, 2010, collection de la Province de Hainaut.

Françoise Parfait, Botanica Entropica, vue de l'exposition "Suspended Spaces", BPS22, 2018. Photo : Leslie Artamonow

Françoise Parfait, Botanica Entropica, (détail), 2010, collection de la Province de Hainaut.

Françoise Parfait

Botanica Entropica, 2010

Botanica Entropica se présente sous une forme ambiguë. Rétro­pro­jetée, l’image d’une maison s’inscrit dans la planéité de la cimaise, en plein jour. Le plan est fixe, le grain de l’image extrêmement net, sans mouvement, vibration ou pixel apparents. Seule la bande sonore, qui laisse entendre des petits craquements non identifiés, évoque une micro évolution de quelque chose. De manière presque imper­cep­ti­ble, les fleurs sur le balcon et l’herbe sur le sol se développent ou au contraire fanent, selon le moment où l’on appréhende l’œuvre. Cette maison, située sur la clôture qui ceinture les arrières quartiers rési­den­tiels de Varosha (Chypre) occupés par l’armée turque, en appelle tout d’abord aux souvenirs de l’enfance, de maison familiale, cossue, de vacances. Mais, petit à petit, une sorte d’anachronisme, de dis­pro­por­tion et d’incongruité s’impose dans les fleurs fières, dressées et à la densité “ déplacée ” pour un balconnet de fenêtre. Derrière l’apparence paisible d’une nature domestiquée, se cache, à peine dissimulée, la trace de l’abandon sous les traits de l’informe et du désordre. Françoise Parfait s’est rendue à trois reprises et à différentes saisons devant cette maison. Elle a observé les effets du temps qui dessèche les trop grandes plantes, laissant des ombres squelet­tiques sur la façade, puis, lors d’une visite suivante, les couleurs d’un nouveau printemps. La vidéo de Françoise Parfait propose une fascinante cohab­i­ta­tion entre la fixité arti­fi­cielle et intem­porelle du bâtiment, du ciel, de la route et la croissance discrète de la végétation soumise aux variations saison­nières. Hors du temps des hommes et livrée à elle-même, la maison déploie sa propre vitalité, autonome, entropique et sidérante.

  • Date 2010
  • Technique Suite d’images photographiques numérisées, 2 min.
  • Copyright © Françoise Parfait. Collection de la Province de Hainaut. Photo : Leslie Artmonow
Vidéo

Œuvres similaires