François CURLET, "Djellaba Adidas" / "Djellaba Fila" / "Djellaba Nike", 1998 © SABAM Belgium 2022

François Curlet

Djellaba Adidas / Djellaba Fila / Djellaba Nike, 1998

L’ensemble des trois Djellabas réalisé par l’artiste célèbre la tenue ves­ti­men­taire d’origine berbère, fort répandue au Maghreb. Longue tunique, parfois munie d’une capuche, la djellaba est exportée en Europe et se mêle aux us et coutumes de la mode occidentale. François Curlet opère dans son œuvre la synthèse de ce phénomène en apposant à l’habit tra­di­tion­nel le logo de marques sportives. Les tuniques sont présentées sur des mannequins, dispositif habituel des vitrines com­mer­ciales ; elles sont réalisées en matière synthétique et arborent les fermetures typiques des tenues sportswear, apparues dans les années 80 avec le Hip Hop. L’artiste réunit dans un même objet les car­ac­téris­tiques de la djellaba avec celles du vêtement sportif, utilisés tous deux pour leur confort.

La notice de la pièce indique qu’il s’agit d’une super­po­si­tion généra­tionnelle des communautés musulmanes : association d’habits tra­di­tion­nels et de vêtements sportifs griffés”. Au dispositif formel mis en place, se juxtapose l’appartenance identitaire d’une jeunesse qui oscille entre deux cultures. Les djellabas de François Curlet témoignent du sentiment de non-appar­te­nance de toute une génération qui ne parvient pas à se reconnaître dans le modèle du pays d’origine, ni dans la société dans laquelle elle tente d’exister. Cette dualité, traduite humoris­tique­ment par l’artiste, met en lumière la nécessité d’inventer de nouvelles formes d’appartenances compatibles et adéquates aux trans­for­ma­tions socio­cul­turelles. François Curlet essaye ainsi de résoudre un paradoxe en réunissant des signes et des formes ancrés à la fois dans la culture tra­di­tion­nelle et dans la société de consommation occidentale.

  • Date 1998
  • Technique Sculpture - Tissu synthétique et sérigraphie
  • Copyright © François Curlet - SABAM Belgium 2025

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