Liam Gillick

1964 (UK)

Figurant par les premiers Young British Artists qui marquèrent les années 1990, Liam Gillick s’intéresse davantage au processus de production —et à l’idéologie qui le sous-tend— qu’aux objets artistiques eux-mêmes. Ses œuvres se car­ac­térisent ainsi par des formes géométriques, souvent orthog­o­nales, auto­por­tantes et réalisées à partir de matériaux industriels usinés, sans aucune trace de facture, semblant manifester une affirmation d’autosuffisance héritée d’un Minimalisme. Si l’artiste puise dans cette tradition formelle, il s’en écarte pat l’adjonction de fictions narratives qui perturbent la nature autotélique de l’œuvre d’art.

Ces fictions, qui viennent glisser de nouveaux sens dans ses com­po­si­tions, interrogent autant le système de l’art que les modes de production indus­trielle et post-indus­trielle propres aux démocraties néolibérales. À travers une esthétique qui mêle économie, travail et organ­i­sa­tion sociale, Gillick suggère des dys­fonc­tion­nements de ces systèmes et, par ce processus, crée un espace où l’art devient une réflexion critique sur les mécanismes sous-jacents de notre époque.